travestissment
Comme je l'ai expliqué je ne me sentais pas à l'aise pour parler de se thème. Pourtant il est central. Il parait que 2 personne sur 3 qui pratique le self bondage se travestisse. J'ai proposé à une vieille connaissance (je n'aime pas employé le mot ami pour parler de mes relations sur le net, je dirai plutôt quelqu'un que j'apprécie et que je respecte beaucoup )de faire part de son experience. Celui ci a accepté est à livrer un témoignage trés interessant et trés complet.
"Le travestissement est une longue histoire. Il ne peut pas être uniquement d’ordre sexuel, à moins de considérer qu’on ait des pulsions sexuelles avant d’atteindre l’age de la puberté. La première fois que j’ai enfilé un collant (en laine épaisse, appartenant à ma sœur), j’avais 9 ou 10 ans. Je me souviens d’un certain trouble et de l’accélération de mon rythme cardiaque tandis que commettais cet « interdit » poussé par de la curiosité et de l’envie.
Aujourd’hui, devenu adulte, j’ai tendance à penser que dans mon cas, le travestissement que j’ai poursuivi plus tard était un moyen de me donner du plaisir sexuel, sans nécessairement de jouissance à la clé. La stimulation me suffisait amplement.
La question d’un ou d’une partenaire se pose à un moment ou à un autre. J’ai lu dans un article que la plus grande majorité des travestis sont hétérosexuels. C’est mon cas, ce qui ne veut pas dire que j’aurais exclu une expérience avec un homme. On est dans le registre du fantasme pur. Faut il réaliser ses fantasmes … ?
Mon expérience des fantasmes m’incite à dire que la réponse est non.
Il y a un monde entre l’idée qu’on se fait de la chose et la chose en elle même, qui suppose d’assumer personnellement le fantasme et de ne pas craindre le jugement de son ou de sa partenaire.
Pour beaucoup d’hétéros, je pense que le travestissement est une pratique solitaire, un jeu sexuel un peu plus sophistiqué, pouvant pallier à l’absence de compagne, mais pas seulement car nombre de travestis sont mariés ou en couple. Mais, à quelques exceptions près, ils ne pratiquent pas en couple, car pour une femme, c’est très difficile d’accepter que son amant ou mari endosse la peau et les attitudes d’une femme, ce qui la place, elle, dans la situation d’une homo …
Le travestissement est aussi associé pour moi au bondage pour donner consistance au personnage de DID qui a bercé mes fantasmes d’adolescent (ah … ces feuilletons télévisés ou le personnage féminin se retrouvait ligoté et baîllonné sur un canapé, dans une cave …). D’où la pratique, pour moi, du self bondage travesti, qui en mêlant les deux plaisirs, les démultiplient.
A l’instar d’une drogue, cette chimie organique, dont le mécanisme est déclenché par notre cerveau et les images qu’on y met, libère les hormones du plaisir et crée peu à peu un besoin de reproduire et de retrouver cet état agréable. Je crois qu’on devient accro de cette forme de sexualité. Comme on peut le devenir de façon conventionnelle avec une femme.
J’ai réellement cessé toute activité travestie après avoir avoué mes penchants à mon épouse, dans le cadre d’une explication franche entre nous deux. Le dégoût qu’elle m’a renvoyé à la figure m’a fait prendre conscience que cela ne donnait pas de moi l’image que voulait lui donner. Pour le coup, je n’ai plus ressenti d’envie de passer à l’acte, tout en conservant dans la tête des fantasmes de cette nature …"